Global Pen Friends – Un interview avec trois alumni du projet

Naomi, Ananya et Kornelio sont trois étudiants de différents pays et d’horizons différents. Naomi et Kornelio viennent de Bukavu dans la République Démocratique du Congo. Naomi prépare un Master en Gouvernance et Développement à l’Université d’Anvers et Kornelio est actuellement étudiant à la Faculté de médecine de l’Université Catholique de Bukavu. Ananya est originaire de Bengaluru, en Inde, et étudie pour un programme de premier cycle de cinq ans en droit à la National Law University de Delhi.

Tous les trois ont participé au Global Pen Friends et sont heureux de partager avec nous leurs expériences. Naomi a participé pour la première fois en 2020 puis à nouveau en 2021, ensemble avec Kornelio et Ananya. En 2021 Naomi et Ananya se sont connu en tant que Pen Friends. C’était la deuxième fois que Naomi avait une Pen Friend Indienne. Kornelio a eu une Pen Friend au Nicaragua.

Bonjour Ananya, Kornelio et Naomi, merci de vouloir partager sur votre expérience en tant que Global Pen Friend. Pour commencer, racontez-nous plus sur vous.

Ananya 
Bonjour, je m’appelle Ananya Upadhya. J’ai 21 ans et je viens de Bengaluru, en Inde. En plus d’étudier, de lire et d’écrire sur le droit et les questions juridiques, en particulier le droit pénal et le droit de la technologie, j’aime participer et organiser des concours de quiz, regarder des émissions policières et des documentaires et explorer de nouvelles cuisines.

Kornelio
Bonjour, je suis Kornelio KABAGALE, je vis à Bukavu où je suis leader des jeunes et acteur sociocommunautaire de développement.

Naomi
Bonjour, je suis Nabami Naomi, je suis Congolaise mais actuellement, je suis en formation de Master à l’Université d’Anvers en « Governance and Development ».

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire Global Pen Friends?

Kornelio
J’avais pensé que Global Pen Friends serait pour moi l’occasion de reprendre avec l’écriture et surtout une occasion d’échanger l’expérience avec des étudiants d’autres universités et d’autres pays. C’était une expérience enrichissante pour moi. En effet, depuis ALFAJIRI, le Collège Jésuite de Bukavu dont je suis ancien, je n’avais plus participé à ces genres d’activité. Cela a été pour moi une occasion d’aiguisé encore une fois ma plume.

Ananya
Le Global Pen Friends m’a semblé un moyen intéressant de rencontrer un individu partageant les mêmes idées d’un pays étranger. J’y tenais d’autant plus que les pays concernés, outre la Belgique et l’Inde, étaient la République Démocratique du Congo, le Maroc et le Nicaragua, pays où il est très rare que les Indiens se rendent mais dont j’avais lu. Je savais également que les problèmes auxquels ces pays sont confrontés en termes de développement durable sont assez différents de ceux de l’Inde et j’étais désireux d’en apprendre davantage du point de vue d’un étudiant. J’étais également enthousiasmé par la perspective d’être publié sur le blog USOS !

Avais-tu beaucoup d’expérience avec l’écriture?

Ananya
Avant le Global Pen Friends, j’avais eu une certaine expérience de la création littéraire au niveau scolaire par le biais d’ateliers d’écriture et de concours. J’ai également été rédactrice en chef du magazine de mon école et j’ai écrit un article sur le développement durable qui a été publié dans le cadre d’une compilation de 100 essais d’étudiants en coopération avec l’UNESCO. J’avais déjà pas mal d’expérience avec l’écriture.

Naomi 
Lorsque j’ai été contactée pour participer au Global Pen Friends et qu’on m’a exposé en gros le projet, j’ai été toute de suite convaincue vu ma passion pour la lecture, l’écriture et le partage des connaissances. J’appréciais aussi surtout l’idée de parler de divers sujets avec une personne à l’autre bout du monde et me faire des amis par ce canal aussi. C’était également pour moi une très belle expérience, enrichissante… Ça m’avait fait plaisir de discuter sur des sujets qui me passionnent et de découvrir comment telle ou telle réalité se vit dans un autre pays. Et également partager sur ces questions dans la perspective de mon pays.

De quel pays était la personne avec qui vous avez échangé des lettres? Avez-vous rencontré beaucoup de gens de là-bas dans votre vie?

Ananya
Ma correspondante, qui était Naomi, vient de la République démocratique du Congo. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un de là-bas auparavant et c’est la seule que je connaisse de la RDC ! Ma seule exposition à la RDC avant de la rencontrer était dans les manuels ou les concours de quizz bowl, et le chanteur Mohombi (dont nous avons parlé lors de notre première interaction informelle !).

Qu’est-ce qui vous a le plus plu chez Global Pen Friends?

Naomi
Le concept même d’échange sur divers sujets avec des personnes d’autres cultures, ayant certainement des visions, des réalités et des perspectives différentes des nôtres. Également, le fait que nos échanges étaient publiés sur le blog de l’Université d’Anvers, mettant ainsi ces informations à la disposition d’un public plus élargi. Et le fait de publier ces lettres sur le blog de l’UA est toujours un plus, considérant les publications faites pouvant être utiles dans le CV. 

Qu’avez-vous trouvé difficile ?

Naomi
Le plus difficile pour moi a été parfois de comprendre les commentaires des superviseurs et également le programme des feedbacks n’était pas toujours bien explicité.

C’est vrai que nous avons reçu beaucoup de feedback. Pour USOS ça a aussi été un défi d’organiser un si grand projet entre 5 pays diffèrent. En rassemblent tous les feedbacks des participants nous avons pu travailler sur certains points organisationnels, qui ont donné de l’espace a certaines nouvelles idées. En 2023 nous planifions certains changements qui devraient enlever les doutes des participants.

Ananya
Moi je dirais que l’échange culturel a été le plus difficile – c’est peut-être aussi ce qui l’a rendu le plus agréable ! Il m’était aussi parfois difficile de respecter la limite de mots alors que j’avais tant d’idées et d’informations à partager sur le sujet (l’intersectionnalité de la violence basée sur le genre) ; mais c’était une leçon de brièveté. De plus, j’ai dû utiliser DeepL pour comprendre les lettres de Naomi (car elles étaient en français), ce qui a donné lieu à des confusions occasionnelles que j’ai dû clarifier avec elle.

Avez-vous appris des choses sur votre Pen Friend ? Ou de votre Pen Friend ?

Ananya
Ayant le privilège de vivre dans une société et une région stable, je n’avais jamais vraiment réfléchi à la violence sexiste liée aux conflits. En avoir entendu parler par Naomi dans ses lettres m’a fait prendre conscience de la gravité et de l’horreur de la situation. Cela dit, notre correspondance s’est terminée sur une note d’espoir, où nous exprimions une volonté d’améliorer la situation de notre pays et une certitude que l’autre ferait de même. De plus, correspondre et rester en contact avec Naomi m’a fait reconnaître que nous, les jeunes, avons plus en commun que nous ne le pensons, et plus de similitudes dans les valeurs fondamentales, les choix et les défis que les différences de nationalité, de langue ou de domaine d’études.

Naomi
De Ananya j’ai appris qu’elle est intéressée dans les questions de genre et est activiste dans la lutte contre les violences basées sur le genre comme moi. Elle est également passionnée par la mode et la musique, particulièrement les raps américains que j’affectionne tout autant. Elle suit des cours de langue française et ça me fait toujours plaisir de discuter avec elle en français pour l’aider à améliorer son vocabulaire français.

Kornelio
J’ai appris de ma Pen Friend qu’elle était étudiante en Psychologie et avait des ambitions d’ouvrir une école maternelle. C’est une femme enthousiaste, et qui prend la vie du bon côté. Elle pense que la résilience est une valeur qui devrait être cultivée par les hommes aujourd’hui pour rendre le monde meilleur.

Qu’avez-vous appris sur vous-même en participant à ce projet ?

Naomi
J’ai appris que j’avais une capacité de tolérance par rapport aux points de vue d’autres personnes sur une question donnée pouvant être différents de miens. J’ai également appris que je pouvais maintenir une relation à une distance avec une personne que je n’avais jamais rencontré auparavant.

Kornelio
J’ai redécouvert ma passion pour l’écriture. Mes échanges avec Karla sur l’accès aux soins de santé primaire à tous ont été enrichissantes. Celles sur la santé mentale et la résilience m’ont permis de découvrir que j’ai fait preuve de résilience à plusieurs moments de vie, surtout dans mon parcours de formation en Médecine. 

Ananya
Grâce au Global Pen Friends, j’ai appris que connaître les facteurs culturels et sociaux de n’importe quelle région est essentiel pour la comprendre. Par exemple, je sais maintenant que tout chercheur étudiant un pays en conflit devra en tenir compte ; de même, tout chercheur travaillant sur la violence sexiste devra également tenir compte des différences en temps de conflit et en temps de paix. Cela peut, bien sûr, être extrapolé à tout autre sujet aux multiples facettes.

 Et vous Kornelio, êtes-vous toujours en contact avec votre Pen Friend ?

Kornelio
Karla et moi avons gardé contact et sommes en train de devenir de bons amis.

Pourquoi recommanderiez-vous aux étudiants de rejoindre Global Pen Friends?

Ananya
Je pense que le Global Pen Friends est une excellente occasion d’interagir avec quelqu’un de l’autre côté du globe et de découvrir vos similitudes et vos différences. C’est un moyen d’en savoir plus sur votre sujet d’intérêt en tant que comparaison entre deux pays et d’avoir votre travail présenté sur un blog. Enfin, si vous avez de la chance comme moi, vous pouvez aussi vous faire un ami d’un nouveau pays avec qui vous resterez en contact pendant des mois ou des années !

Kornelio
Global Pen Friends permettra à coup sûr aux étudiants de sortir de leur coquille, de palper la réalité de la vie des autres étudiants des autres pays à travers des échanges et le cadre que Global Pen Friends offre.

Naomi
Parce que c’est une très belle expérience qui nous permet d’élargir son cercle social tout en enrichissant à la fois ses connaissances sur des questions d’importances capitales dans la réalité actuelle du monde.

Merci beaucoup; Kornelio, Naomi et Ananya pour vos réponses. J’espère que vous continuerez à écrire des lettres et à inspirer les autres à le faire.