The impact of war and corruption on mental health

This letter is an exchange between Daniel Nyegezi from the Democratic Republic of Congo and Luna (pen name) from Nicaragua.

Letter 1

Nous sommes dans une zone où les crépitements des balles se confondent aux claquements de doigts.

Nous sommes dans une région où les guerres à répétition ont donné naissance à un cercle vicieux de meurtre, viol, violence, impunités, mauvaise gouvernance, etc. 

Toutes ces réalités entravent le développement psycho-émotif de cet adolescent qui veut, par tous les moyens, avoir des droits pour mieux remplir ses devoirs de citoyen. Abandonné à son triste sort, cet adolescent, qui devrait être assis sur le banc de l’école en train de suivre les cours du maître de classe, se retrouve alors en train de traverser à longueur des journées monts et rivières avec sa petite sœur  au dos et sa valise sur la tête. Le voilà qui, à la différence des explorateurs européens du quinzième siècle, ne part pas chercher la soie sur la route des Indes ou alors le diamant, l’or, l’uranium du Congo-Kinshasa, il est plutôt à la quête d’un gros arbre derrière lequel se cacher ou sur lequel il sera facile de grimper quand il s’agit de sauver sa peau.

Oui, cet adolescent vit… Cette vie, en est-elle une? 

Cet adolescent se voit, aussitôt, contre sa volonté, contraint à mener une vie sans repère: vivant dans la peur et les menaces, au milieu des corps sans vie (tête à 5 mètres de son corps), non loin des femmes lâchement violées.

Les armes se taisent, les populations rebroussent chemin, la vie continue son cours. Face à l’inhumanité dont il a été victime, les événements désastreux et choquants défilent à tour de rôle comme des cauchemars ; d’où le manque de sommeil, de concentration (considérant que cet aspect impacte négativement sur les performances académiques), manque de confiance en soi qui résulterait du fait d’avoir assisté impuissant à l’égorgement de son père, l’éventrement de sa mère, viol tour à tour de ses sœurs, incendie du village de son meilleur ami. Malgré lui, il y pense sans le vouloir et parfois il estime qu’il ne peut planifier son futur parce que très prochainement, selon lui, il y aura peut-être une autre invasion.

Comme si cela ne suffisait pas, cet adolescent est contraint de survivre d’une part à travers les crépitements des balles avec tous ses corollaires et d’autre part lutter contre les épidémies. Malgré son état, cet adolescent n’échappe pas à l’évolution du monde, il doit aussi vivre cette transition civilisationnelle qui frappe l’Afrique tout entière. Saura-t-il concilier cette transition à sa culture.

À cet adolescent, est-il facile d’évoquer la notion de paix ? Au contraire, il faut mettre en place un système de suivi psychologique ou psychiatrique quoique souvent pas bien accueilli par les concernés vu la connotation pessimiste de la maladie mentale, dans sa société du moins. En effet, dans cette zone, la perception de la santé mentale est circonscrite autour de la schizophrénie. La société apparaît, alors sous certains cieux, comme ayant marre de ses hommes. Elle est statique et ignore que ses citoyens meurent à petit feu et devient une charge pour elle parce qu’un malade mental perd progressivement sa productivité.

La santé mentale de cet adolescent devrait être primordiale au cours de sa vie. Si elle est atteinte, cet adolescent ne peut rien faire parce que d’une part sa relation avec lui-même et d’autre part celle avec son environnement, toutes deux sont altérées. Humblement je pense que cet adolescent peut paraître en bonne santé physique, mais reste à savoir si sa partie mentale, sa psyché n’a pas été touché. Pour cela, il est plus qu’urgent que soit instauré un système qui permet aux gens de parler sans complexe, de vivre pleinement leur vie dans les respects de la culture bien sûr parce que c’est cela notre identité. Ce système dont je fais l’apologie se doit d’être une Église au milieu du village, c’est-à-dire ne doit pas être tenu par des personnes faisant partie du problème. Il est grand temps que tout le monde prenne conscience que toute réalité vécue, heureuse ou malheureuse, peu importe, est susceptible de laisser une marque dans notre personnalité. Ceci étant, la santé mentale  vaut au même titre que la santé physique : l’organisme est un tout. Les professionnels de la santé doivent, à mon avis, être soumis à des séminaires de psychothérapie car une oreille pour écouter est tout ce qui manque à cet adolescent ci-haut.

Que les jeunes médecins trouvent du goût pour aller se spécialiser en psychiatrie qui, selon mes constats, est peu fréquentée dans tout le pays et pourtant le besoin est criant et extrêmement urgent. Très chère Luna, en dépit de tout ceci, J’ai espoir que l’avenir de cet adolescent sera radieux grâce à la prise de conscience de la société tout entière. C’est de là que naîtra le système que j’ai évoqué tantôt. Il sera alors question de sensibiliser toutes les couches de la population et à les appeler à s’approprier la lutte contre les troubles mentaux et sensibiliser le retour à l’humanité.

Chère Luna, puisque je brûle d’envie de connaître tes idéaux, voudrais-je savoir d’abord ce que tu penses du courant LGBT, ensuite quel idéal poursuis-tu en tant que future scientifique et enfin ce que tu penses de l’existence de Dieu, le Dieu de la Bible.

Le plaisir sera réel pour moi de pouvoir échanger avec toi.

Daniel NYEGEZI, étudiant en médecine à l’Université Catholique de Bukavu/ RDC

Letter 2

Querido Daniel,

al leer tu carta me doy cuenta de nuevo de lo poco que se y lo aislada que estoy de la realidad de otros países, y aunque no es una pelea por quien lo tiene peor y espero no sonar condescendiente, mi realidad suena amable a lado de la tuya. Aun así, te quiero contar un poco lo que esta pasando en mi país.

En mi país no estamos en guerra, tal vez por suerte o por cansancio por parte de mi gente, pero poco a poco el régimen de turno esta desmantelando la democracia y nuestras instituciones. Desde un estallido de protestas en 2018 que en el que ni se estaba pidiendo cambiar de gobierno, he ido viendo como amigos y familia se han ido del país, como activistas, figuras públicas, autores y poetas han sido silenciados, muchos encarcelados, y sus propiedades decomisadas. Ya no hay periódico en mi país, todos fueron decomisados.

Tampoco hay ONGs, mas de 3,000 han sido obligadas a cerrar, dejando a mucha de la población vulnerada del país sin los recursos que proveía estas organizaciones para su desarrollo, recursos que el gobierno jamás va a proveer.

Entre todo esto, también han ‘cancelado’ varias universidades, sus instalaciones decomisadas y renombradas, ahora bajo nuevo mando. Como estudiante y ciudadana esto es desalentador, veo con cada acción que realiza el gobierno como mi voluntad de seguir adelante disminuye, no hay un futuro en mi país para mí, aun espero poder graduarme, pero vivo en constante ansiedad que mi universidad sufra el mismo destino que las demás. 

Inicie mi vida universitaria al mismo tiempo que esta crisis, recuerdo iniciar la universidad con muchas ilusiones y esperanzas de ayudar a mi país y salir adelante, probablemente la terminare con todas estas esperanzas destruidas y con planes de irme del país. Duele dejar tu país, en verdad no considero que lo podría borrar ni abandonarlo por completo siempre deseo que todo mejore y que todos los que se han ido puedan regresar, pero a veces si tienes la oportunidad toca ponerte a vos mismo primero.

Ver como tu país se desborona ante tus ojos, y luego experimentar una pandemia en ese mismo periodo de tiempo, acabaría con la salud mental de cualquiera, y comparto tu sentimiento y experiencia que en nuestros países no se le da la importante que merece. Pero, desde mi perspectiva, aunque si me ayudara obtener tratamiento de un profesional, lo que me ayudaría aun mas es poder solucionar los problemas de mi país, pero se que eso es irreal, y entonces realmente nunca podre dejar de estar afectada, solo puedo seguir adelante.

No quiero que esto suene sombrío, aún tengo objetivos personales, aún tengo esperanza de usar mi titulo de ingeniera civil para ayudar al desarrollo de otras comunidades, si algo me dejo vivir en esta crisis, es un sentimiento tremendo de solidaridad con otros países y otras personas que puedan estar pasando por lo mismo y poder ayudarlos, de forma irónica, quiero trabajar en una ONG, aunque no pueda donde vivo. 

Espero ver durante mi vida a mi país mejorar, poder ejercer mis derechos humanos básicos sin temor a represalias, ser una verdadera ciudadana y ayudar a educar a otros en política y democracia para evitar otro evento como este.

Del movimiento LGBT, no tengo problemas con ellos, de hecho, tienen mi apoyo, no siento que tu preferencia sexual deba negarte de tus derechos humanos básicos, muchos de mis amigos son parte de la comunidad y entiendo completamente su lucha. En mi país aun existe mucha homofobia, pero siento que los jóvenes estamos liderando el cambio en ese aspecto. 

Con respecto a Dios, fui criada católica, sin embargo, conforme pasan los años me he ido distanciando de la religión, si creo en Dios, pero no le tengo ninguna confianza a la religión organizada, para mi Dios lo que quiere de nosotros es que seamos amables, solidarios y que repartamos amor y eso es en lo que creo yo.

Daniel, espero también escuchar tus pensamientos acerca de la comunidad LGBT y de la religión, también te quiero preguntar ¿Cómo sobrellevas la situación en tu país? ¿Cómo fue para vos vivir la pandemia? ¿Consideras que podrás ver a tu país mejorar durante tu vida? 

Espero encuentres mi carta interesante,

Luna.

Letter 3

BIRUMBA NYEGEZI Daniel

Université Catholique de Bukavu

Chère Luna,

je viens de lire ta lettre

Je retrouve en face de moi, une femme patriote, engagée socialement et qui sait ce qu’elle veut. En même temps, je partage l’idée selon laquelle qu’au regard de la situation dans laquelle se trouve ton pays, le premier réflexe, c’est de partir dès la première occasion pour ne jamais revenir. Mais en y réfléchissant, je me dis que cet acte pourrait d’une certaine manière être pris comme lâcheté or nous sommes jeunes et devons être le changement que nous voulons voir dans notre communauté. Partir pour ne jamais revenir semblerait être une trahison envers la société qui nous a vu naître et nous a instruits pour baliser la route de la future génération. Je partage ce credo : « ne ménager aucun effort pour quitter cette terre en l’ayant meilleure que nous ne l’avons trouvée » et ta terre à toi c’est le Nicaragua et la mienne la République Démocratique du Congo. Ainsi je t’exhorte à ne pas t’arrêter au seul fait d’espoir…eh oui l’espoir fait vivre en nous laissant dans une situation de contemplation. C’est en ces termes que je t’encourage à être parmi ceux qui changeront les choses en étant contemplatifs en action

En outre, j’admire personnellement ton courage et la résilience dont tu fais preuve face à cette situation : tu n’as pas cessé de croire en un avenir meilleur pour ton pays. 

Tes études de Génie Civil associées à ta compréhension de la situation globale de la politique de ton pays m’épatent tellement jusqu’où au point je pense que le Nicaragua a vraiment de la chance de t’avoir comme citoyenne. 

Les ONG dont tu as parlé dans ta lettre, ne penses-tu pas qu’elles sont à la base de la situation précaire dans laquelle se trouvent les populations ? En fait, par moment, comme c’est souvent le cas dans mon pays, certaines organisations internationales sont de véritables caisses de résonance d’une politique hégémonique qui vise à maintenir les populations dans la pauvreté pour que leur aide soit toujours demandée. D’une manière ou d’une autre, ces organisations tiennent Mordicus de se maintenir au pays et cela feignant d’être humanitaro-philanthropes d’autant plus que nos gouvernements arrêtent de réfléchir sur des pistes de solutions parce qu’en attente des actions étrangères : ils tombent dans l’inaction. 

Par ailleurs, je pense que les gouvernements, surtout dans nos pays, doivent faire de leur mieux pour être en mesure de subvenir aux besoins des populations avant de pouvoir prendre des mesures radicales à l’égard d’ organisations qui aident autant que faire se peut les populations vulnérables. 

Le problème que traverse mon pays actuellement est lié aux richesses dont il regorge. En effet, nos voisins aux velléités expansionnistes et soutenus par des puissances obscures tentent, en vain, depuis trente ans maintenant à falsifier l’histoire, à créer des guerres et des groupes terroristes qui se retranchent dans des sites miniers pour piller les richesses, utiliser des femmes et des enfants comme soldats et comme travailleurs dans des mines. Tout cela se passe depuis trois décades. Depuis le début de ce que j’appelle génocide congolais, le fait est que les zones de guerre se localisent essentiellement à l’Est du pays or c’est la partie qui regorge les matières premières. Voilà que tout porte à croire que c’est une guerre d’intérêt économique, le peuple étant victime de ses matières premières.

Seule la résilience nous permet de faire face à ces exactions. Je suis de l’avis de ceux qui pensent qu’il faut renforcer le patriotisme au sein des nouvelles générations en enseignant l’histoire du pays dans les tout petits détails pour créer une génération de gens qui savent d’où ils viennent et projettent où ils vont. Avec des amis, nous avons créé une association dénommée autour du feu au cours duquel en début de soirée de chaque week-end les personnes de troisième âge viennent raconter à la jeune génération l’histoire du pays, le charisme de ceux qui ont marqué la vie sociopolitique du pays, leur réussite et leur défaite…. Ainsi nous espérons contribuer à l’avènement d’une nouvelle race de dirigeants du pays, des gens qui maîtrisent les enjeux autour de l’avenir de leur pays. 

En tant que chrétien et catholique, 

je suis tout à fait d’accord avec toi quand tu dis que Dieu nous demande juste d’être gentils, d’aimer nos amis et nos ennemis ; en fait, l’amour est la véritable religion qui doit être enseignée à l’homme.  Covid était une maladie parmi tant d’autres, déjà nous vivons avec le paludisme, le VIH/SIDA, la fièvre typhoïde…Covid n’a fait que s’ajouter à la liste et a eu, contrairement à aux autres pandémies, une forte médiatisation.

Je me rappelle qu’au moment où la pandémie a été déclarée au pays j’étais en troisième année de graduat en sciences biomédicales, et d’un coup sur les ondes des radios nationales, tout rassemblement de plus de 20 personnes était interdit y compris messe, cours; et certains marchés populaires etles frontières nationales étaient fermées,… Au début, les agents de l’ordre et la population, tous de commun accord et par peur de la maladie, veillaient au strict respect des mesures dites barrières. Les jours passant, les masses se sont familiarisées avec Covid, la qualifiant d’une grippe saisonnière à laquelle elles sont habituées… De partout, des remèdes surgissaient et Covid devenait petit à petit moins dangereux que le paludisme. Par pression des autorités locales, nous avions été obligés de suivre les cours en ligne, une expérience à la satisfaction mitigée pour les étudiants. 

Covid a chamboulé notre année académique… Jusqu’à ces jours l’année académique n’est pas encore dans le délai : elle qui doit commencer en octobre pour finir en juillet, commence désormais dans la deuxième quinzaine du mois de janvier pour finir en décembre pour certains et janvier pour d’autres. Cette situation nous conduit dans un état d’année presque élastique.

Chère Luna, voici en quelques lignes les éléments que je voulais te partager. Gardons contact et continuons à nous inspirer mutuellement. Je suis reconnaissant envers Global Pen Friends qui m’a mis en contact avec la merveilleuse personne que tu es ; je dis merveilleuse de par ta compréhension des événements que j’admire. Garde cette qualité et veille sur toi.

 Daniel

Letter 4

Querido Daniel,

Agradezco tus palabras de ánimo y admiración, como bien dices para lograr cambio en nuestros países los jóvenes deben impulsar ese movimiento, sin embargo, no me decepciono de quienes deciden dejar la lucha, ante todo somos humanos y si podemos removernos de una situación que no está causando mal siento que estamos en nuestro derecho. Aun guardo esperanza, de que los que nos quedemos en el país logremos cumplir nuestros sueños y podamos ver en nuestra vida a una sociedad cambiada impulsada por nosotros. Pero también le deseo mucha felicidad a todos aquellos que se han visto obligados al exilio, la cual no es una decisión fácil, y las personas en exilio son recuerdos andantes de las costumbres de nuestro país y nos representan y elevan la voz a nivel internacional.

En cuanto a las ONGs comparto tu punto que pueden ser perjudiciales para el desarrollo del país en ciertas situaciones, sin embargo, si el estado no esta proveyendo y no piensa proveer a sus ciudadanos no considero que sea correcto eliminar a las organizaciones que estaban llenando el vacío del estado. He ahí mi critica con lo que ocurrió en mi país. Sin embargo, aprecio tu punto de vista pues en otros países este tipo de organizaciones pueden tener otro tipo de motivaciones.

Mencionas algo muy importante, nadie en las noticias le interesa los conflictos en el sur global, pues hemos sido el patio de juego para todas las grandes potencias, quienes se aprovechan de nuestros recursos y oferta de labor barata mas no les interesa ayudarnos a mantener la paz. Como bien mencionas, toda la atención de los medios esta en Ucrania, todo el apoyo de los países de primer mundo es dado a Ucrania, pero ¿dónde estaba esa atención cuando tu país o el mío estaban pasando por crisis políticas y militares? 

Es entonces donde nos toca a nosotros alzar la voz acerca de nuestros países, y ser nosotros los que peleen por un mejor futuro. La asociación que iniciaste me parece una propuesta muy interesante e importante, transmitir la sabiduría a las nuevas generaciones es importante, es solo así que aprendemos de los errores del pasado, tener memoria corta nos lleva a tropezar con la misma piedad, y eso es algo que he visto en mi país, muchos años atrás estuvimos bajo otra dictadura, pero desde entonces olvidamos lo que paso, nuestra memoria fue corta y ahora nos encontramos bajo otro gobierno autoritario.

Comparto tu sentimiento de que el Covid ha cambiado nuestra manera de vivir, nuevas formas de enseñar han sido introducidas, algunas para beneficio de los estudiantes otras para el prejuicio de estos. Me interesa ver la evolución del impacto de la pandemia en nuestras vidas para el futuro, ya que la pandemia ha sido “superada” pero las consecuencias tanto buenos como malas aún están por verse.

 Gracias Daniel por compartir conmigo tu manera única de pensar y darme tu perspectiva y ánimos ante los pensamientos que he te dejado saber a través de nuestra breve correspondencia. Con solo leerte puedo detectara a un joven con gran valentía y convicción, se que tendrás un futuro brillante y solo te deseo lo mejor en tu vida. Cuídate también y no dudes que puedes contactarme, mis datos de contacto se los puedes pedir a la coordinadora del programa, si me gustaría continuar leyéndote.

Cuídate mucho, 

Luna.